Morts de la rue

Description

Depuis 2014, Florence coordonne le collectif Morts de la rue de Bruxelles au sein de l’association DIOGENES . Mort de la rue rassemble “des personnes concernées (habitants de la rue, travailleurs sociaux, bénévoles, militants) qui ont décidé d’agir ensemble pour prendre connaissance de la réalité des décès des personnes ayant connu la rue, informer ceux qui les ont connues, veiller à la dignité de leurs funérailles et à leur rendre hommage collectivement, une fois par an. Dès lors, des funérailles individuelles ont été organisées, en collaboration avec tous les acteurs concernés” (https://www.mortsdelarue.brussels/spip.php?rubrique20)

Auparavant, elle a travaillé au sein du collectif parisien . A Paris, le collectif a pu pendant un temps publier les noms de familles des personnes parce que la ville de Paris publiait les obsèques des indigènes sur le site de la ville. Le collectif bruxellois en né en 2004 à la suite de la découverte près de la gare du midi de personnes décédées depuis un petit temps. Ce collectif se donne pour mission de donner du contexte et porte un peu partout le message que la rue c’est dangereux toute l’année, pas seulement en hiver. Il mène des recherches sur le contexte du décès. Deux étudiantes de la chaire santé et précarité de l’ULB réalisent leur TFE avec l’association. Un des rituels qu’ils mettent en place est le carnet de volontés pour exprimer les souhaits relatifs aux sépultures, personnes de contact à prévenir etc. Ce carnet a vocation à peser quelque chose auprès des commune. Cette pratique s’inspire des cafés mortels, un concept développé par Bernard Cretazz (anthropologue suisse, “Cafés mortels, sortir la mort du silence”) Un autre des rituels mis en place pour commémorer les morts de la rue est la plantation d’un arbre près de la gare centrale (place de l’Albertine). Leurs sources d’infos: associations de terrain et personnes de la rue. Prise de contact avec les administrations communales pour confirmer que la personne est bien décédée et qu’il existe un acte de décès (→ nécrologie : Modèle 3C, acte de décès dressé par le médecin qui le transmet aux pompes funèbres qui transfère à l’administration communale), la police et les ambassades ou consulats. Pas de contact direct avec le CGRA. Le CGRA est en contact avec la police. La ville des Bruxelles met Florence en copie des mails qui adresse des permis d’inhumer (15 % des sources d’infos). Les bureaux d’aide aux victimes (1 par zone de police et 1 au niveau fédéral) transmet aussi les coordonnées du collectif aux victimes. Il y a aussi la cellule des personnes disparues de la police fédérale et la police des chemins de fers. Enterrements indigents (commune qui paie). Florence est une travailleuse sociale soumise au secret professionnel. But de la dignité des funérailles. Créer une culture commune de cérémonie. Respect de la langue et de la religion, négociation avec les communes pour avoir accès à un lieu de culte. 33 cérémonies en 2022. Hommages qui se font aussi dans d’autres villes comme Gand, Charleroi, Liège, Namur. Point d’attention : les personnes connues ici sous un nom qui n’est pas leur nom de naissance.

Ethical posture

« on est aux angles morts parce que le soutien aux familles est aléatoire en fonction de l’importance qui accorde la personne qui travaille ce jour-là ». L’intérêt de HD serait « si vous avez croisé quelqu’un qui a transité vers l’Espagne vous pouvez contacter telle association ». La plateforme pourrait faire un renvoi à l’association si il est bien spécifié qu’ils·elles travaillent dans le contexte bruxellois. Ne veut pas recevoir des appels de toutes les familles en détresse qui recherche à tout va une manière de retrouver la trace d’une personne disparue. Le collectif ne peut pas non plus absorber plus de travail que ce qu’il ne font déjà. Ne pas utiliser le collectif pour faire sa propre pub. Aussi être attentif·ves au fait que les gens ont le droit de disparaître pour leur famille si il le veulent. Ce n’est pas au collectif de les chercher.

Technological context

Logiciel interne à DIOGENES qui s’appelle carnet de route et qui permet de dresser l’inventaire des personnes que l’association a soutenue et permettre à d’autres travailleurs sociaux d’avoir l’historique de la relation avec l’association. Dans l’espace ‘morts de la rue’ possibilité de faire une fiche descriptive minimal des personnes décédées dans la rue et qui permet de faire des statistiques. Mais en général il y a toujours en fichier .doc en plus avec toutes les infos. Et un excell (plus facile pour voir).

Posture towards data

Ne mentionnent pas le nom de famille, juste le prénom. Pas de diffusion publique des données. Toutefois liste publiée sur internet avec possibilité de retrouver les poèmes et textes qui ont été écrits pour les cérémonies. Peu d’utilisation des réseaux sociaux sur lesquels ils ne communiquent que sur le collectif pas sur la recherche d’informations.

Mourning practices

Le collectif mène des actions participatives (entre construit avec les personnes concernées), mène une recherche d’informations (est-ce que quelque chose est prévu pour les obsèques? Quelle religion?) et organise des cérémonies d’hommages avec des poètes, notamment un hommage annuel à l’hôtel de ville de Bruxelles.